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It May All End Tomorrow (comme son titre l'indique)
20 septembre 2006

Il voulait une révolution, etc. Partie 6 (fin)

Extrait des répétitions de Nos Nuits Ardentes (roman), Chapitre 1 page 6 :

"Ustad Vilayat Khan - Nuit (Bo du Salon de Musique)

Sur le parking, la main sur la poignée de la porte de ma voiture, je levais la tête pour observer la grande masse du cinéma pointant vers le ciel et me demandais dans quelle salle elle était encore, à quel étage, dans quelle partie de cette immeuble qui de l’extérieur ne laisse rien deviner de ces mystères, de son labyrinthe étrange et pourtant si simple de salles, d’escaliers et de cabines de projection. Un vol d’oiseaux passa au-dessus de moi, survola le cinéma, puis en pic, passa derrière le bâtiment. Un instant, je crus les voir rentrer dedans. Je clignais des yeux. Il n’y avait plus rien, je n’entendais plus le piament des animaux. Il ne restait plus qu’un nuage presque gris, glissant sur le ciel qui s’assombrissait au fur et à mesure que le soleil disparaissait à l’horizon. Je montais dans ma voiture, alluma la radio sur une station musicale, démarra et prit la route en trombe, provoquant les klaxons des voitures auxquelles j’avais coupé le chemin. Comme tous les hommes de mon âge et de ma situation, je conduisais une voiture de sport aux teintes sombres et agressives, histoire de rappeler si besoin était que j’étais toujours fort, toujours beau, toujours rapide, et toujours riche. De plus, elle était décapotable, ce qui signifiait que j’étais toujours cool. En cette soirée de juillet, il faisait nuit un peu avant 22 heures et toutes les voitures, défilaient en face de moi avec leurs phares allumés, traversant mon champ de vision comme des lucioles agressives, me rappelant les lumières des manèges dans les fêtes foraines.

La nuit prenait doucement ses quartiers. Quand les ombres s’étendirent jusqu’à devenir plus grandes que leurs possesseurs, quand le soleil brilla de l’autre côté du globe, quand les bruits usuels devinrent menaçants, quand les magasins éteignirent leurs devantures, quand l’odeur de nourriture chaude s’échappa des restaurants, quand les gens ne furent plus que des pantins luttant contre le sommeil ; à ce moment-là, j’ai vu une opportunité cachée au milieu des ombres et des fantômes, et je l’ai saisi.

Sur le bas côté, devant un distributeur automatique d’argent, se trouvaient quelques personnes, deux hommes, et une femme en habits de motard, aux comportements étranges. La fille semblait étrangler d'une main un des deux hommes. Quand je suis arrivé à leur hauteur, elle le frappa, d'un coup de casque de moto et s’approcha du distributeur, le laissant effondré, en sang sur le trottoir. Il y avait un scooter arrêté un peu plus loin. Je n’ai vraiment compris qu’en voyant le pistolet dans sa main gauche et une liasse de billet dans sa main droite, alors que pour la suivre des yeux, j’avais tourné la tête jusqu'à perdre totalement la route des yeux. Est-ce que j’ai vraiment tout saisi ou pas ? Je freinais en trombe et fit demi-tour. Le bruit de la voiture avait alerté la fille qui commençait à me fixer tandis que je retournais vers les lieux. J’accélérai et personne ne venait en face, j’accélérai et roulait sur le côté gauche de la route. La fille était isolée maintenant. Ne pensant plus à rien, je montais sur le trottoir et fonçais dans sa direction avec ma voiture de sport. Elle tira trois fois et j’étais mort. La voiture s’écrasa contre le distributeur automatique. En lui fonçant dessus, sans préméditation aucune, j’hurlais " Bénarès, c’est mon tour de me venger ". Je ne sais pas pourquoi j’ai fait et dit ça. "

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Commentaires
P
A partir de là, je suis en terrain inconnu.<br /> <br /> Jusqu'à cet extrait, je savais où j'allais. Maintenant, je n'ai plus qu'une séries d'idées sans lien, sans matière ni corps. C'est donc maintenant que ça risque de devenir intéressant.
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